personnalités de la Loge Fidélité et Prudence
Ducommun Elie
Elie Ducommun (1833-1906)
Prix Nobel de la Paix en 1902
Fondateur et directeur du Bureau International de la Paix
Chancelier de la République et Canton de Genève
Grand Maître de la Grande Loge Suisse ALPINA de 1890 - 1895
Deux sites à visiter:
http://www.nobel.se/peace/laureates/1902
http://www.nobel-paix.ch/bio/ducommun.htm
Elie Ducommun, jeune instituteur et rédacteur de la revue de Genève, fut initié à la Loge La Prudence le 11 avril 1857 à l'âge de 24 ans. Il devint orateur de la Loge La Prudence, puis Vénérable du Temple Unique. Il fut plus tard affilié à la Loge Zur Hoffnung à Berne.
Elie Ducommun fut chancelier de la République et Canton de Genève de 1862 à 1865, secrétaire général des Chemins de fer du Jura bernois et président du Bureau International de la Paix . En 1902, il reçoit le Prix Nobel de la paix qu'il partage avec le Jurassien Albert Godat
Extrait d'un discours prononcé par le Frère Elie Ducomun dans la tenue du 16 octobre 1881 pour la reprise des travaux de la Loge "zur Hoffnung" à Berne
... Qu'il me soit permis de passer rapidement en revue les vertus que le Maçon doit non pas posséder sans les manifester, ni étaler sans les posséder, mais qu'il doit faire rayonner autour de lui parce qu'il les possède réellement et qu'il veut les rendre fécondes pour le bien de son prochain.
La probité vulgaire de celui qui ne fait pas de mal autour de lui ne suffit point : il faut que le Franc-Maçon s'acquitte de ses devoirs par des actes positifs, plutôt que par l'absence des principaux défauts qui rendent désagréable la société de certains hommes.
Avant tout, il doit être sincère, sans qu'il soit obligé pour cela d'être brutal, malhonnête ou d'humeur fâcheuse. Le mensonge doit rester éloigné de ses lèvres ; il doit s'abstenir avec soin de toute approbation donnée à des choses qu'il sait mauvaises ; sa parole doit être sacrée et l'on doit pouvoir dire de lui : Il a promis, il tiendra.
Le Franc-Maçon doit être un homme de paix, de concorde, apportant toujours une bonne parole de réconciliation pour dissiper les malentendus et les animosité.
Il lui appartient de combattre les haines et les préventions hostiles comme il combat les vices, d'intervenir avec bienveillance, avec modestie, sans ostentation, pour ramener en toute occasion autour de lui le bon accord de l'harmonie. Il faut que de sa personne se dégage un fluide d'affection, de bon vouloir, qui prévienne les fausses interprétations et les disputes, de telle sorte qu'on dise de lui : Il n'y a pas moyen de se quereller en sa présence, tant il est loyal et pacifique.
Le Franc-maçon doit être un homme de bon conseil, toujours prêt à rendre service à son prochain, non pas en s'occupant des affaires des autres à tort et à travers, mais en s'efforçant de mettre ses avis à portée de ceux qui les lui demandent et de diriger ceux-ci dans la voie de l'équité, sans les froisser inutilement ni les laisser s'égarer dans des revendications exagérées.
Le Franc-maçon doit être un homme serviable, car tout n'est pas fini quand il fait preuve d'honnêteté, de sincérité, de sentiments pacifiques et qu'il a donné quelque bon conseil ; encore faut-il qu'il se prête aux démarches officieuses qui lui sont demandées, toutes les fois que ces démarches n'ont rien que d'honorable ....
Le Franc-Maçon doit donner l'exemple de l'amour de la patrie. Bien que tous les hommes soient ses frères, il n'en doit pas moins au sol natal le sentiment particulier de l'enfant pour sa mère. Le patriotisme ne consiste point à jeter un regard de convoitise ou d'inimitié de l'autre côté de la frontière; mais à se dévouer pour l'honneur et la prospérité de la nation au sein de laquelle on est né, on a vécu, on a contracté ses premières affections.
Le Franc-Maçon doit être un homme de progrès, large dans ses appréciations, chez qui l'égoïsme n'a pas de prise dans le domaine intellectuel que dans celui des intérêts privés. Sa pensée doit être constamment tournée vers l'avenir, vers l'amélioration du sort de ses frères, et sa foi dans le développement progressif de l'esprit humain par l'instruction et par l'expérience doit être infinie, comme son amour pour le prochain.
Au stérile matérialisme, qui flétrit jusqu'aux plus belles choses en ce monde et paralyse toutes les nobles aspirations, le Franc-Maçon doit opposer la confiance sereine dans les hautes destinées de l'homme, ce sentiment du beau, de l'idéal, qui détache du terre à terre l'esprit pénétré d'une mission plus grande, plus élevée, que celle de la vie au jour le jour.
Tel est le type auquel doit répondre autant que possible dans ses relations avec le monde profane, celui qui a reçu la lumière maçonnique.
Ce n'est point à dire que tous les caractères, tous les tempéraments doivent se fondre en un seul, et que nous devions tendre à devenir sciut ac cadaver, comme les membres de la société de Jésus. Non, nous n'abdiquons pas notre individualité chacun de nous restera lui-même, sans faux semblants de vertus qu'il ne possède pas, mais chacun aussi s'efforcera de développer, avec l'aide et les conseils de ses frères, tout ce qu'il a de bons instincts et de tendances au perfectionnement.
C'est du Franc-Maçon tout particulièrement qu'on peut dire : Il te sera beaucoup demandé, parce qu'il t'a été beaucoup donné.
Je vois une bien belle maxime au bas de la page consacrée au mois d'Octobre dans le calendrier de la Loge. " Conduis-toi vis à vis de ton semblable comme tu te conduirais s'il devait mourir le jour même"....
Source:
- Alpina VII e année No 21 - 15 novembre 1881