loge fidélité et prudence

créée en 1871 à genève, no 16

histoire de la Loge Fidélité et Prudence

Loge La Fidélité

Vers 1844, La Fidélité, vieille Loge de 1764 reconstituée en 1799, souhaitait depuis la fondation de la Grande Loge Suisse Alpina d'être admise dans l'alliance des Loges suisses. Elle désirait, en outre, changer de rite et se conformer à celui de la majorité des Loges de la Suisse allemande. Ses voeux se réalisèrent.

Elle fut, en effet, réunie au Régime écossais rectifié en janvier 1853. Sa consécration comme atelier de l'Alpina eut lieu le 14 mars de la même année. Au moment de son entrée dans l'Alpina, sa situation était prospère, elle comptait 78 membres.

En 1856, la Loge s'épanouissait en plein bonheur. Surgit la question de l'abandon du rituel du Régime rectifié pour revenir au Rite Ecossais ancien et accepté (REAA), rejeté trois ans auparavant à l'unanimité. La Loge s'échauffa.. Il fut question de la dissoudre. Les plus ardents préconisaient en plus la fusion de l'Atelier avec le Temple Unique, fondation récente, approuvée par la loi du 31 janvier 1857, accordant cession par l'Etat d'une parcelle gratuite destinée à la construction d'un Temple maçonnique. Trois loges suisses et trois françaises avaient déjà adhéré au projet de concentration.

L'affaire, abordée en assemblée générale, aboutit à l'accession de La Fidélité à la Loge Le Temple unique. Ce coup majoritaire lésait le pacte social. La minorité en fit grief. Un conflit éclatait.

L'Alpina intervint avec bienveillance. Elle divisa en deux Loges distinctes l'ancienne Fidélité. Les objets de propriété furent partagés au prorata.

La majorité garda le nom de Fidélité. Plus tard, en 1871, elle absorbait la Prudence, de là: Fidélité et Prudence. La minorité, en raison de l'amitié étroite qui liait ses membres, s'intitula les Amis Fidèles, elle fut installée le 24 octobre 1858

La Fidélité gagnée à l'idée du Temple unique, assistait, en 1858, à la pose de la première pierre de l'édifice commun appelé par tant de voeux. Mais affaiblie dans son contingent, dans sa fortune, elle n'adhérait à l'oeuvre qu'à bien plaire, attendant encore de l'Alpina la solution de son litige. Pendant ces années d'ennui, l'affaire immobilière du Temple unique boitait. Bientôt elle sombra.

En 1862, la Fidélité, revenue à son autonomie s'installait à Rive, partageant ses locaux avec La Prudence. Cette cohabitation cordiale annonçait une union prochaine. En 1871, la mariage était consommé.

La Loge La Fidélité compta au nombre de ses membres une personnalité curieuse et attachante:

Jean-Daniel Blavignac, initié le 5 octobre 1854 et élevé à la Maîtrise en 1856. Architecte de profession, il participa à la restauration de la cathédrale de Saint-Pierre. Après un parcours maçonnique où il occupa des fonctions importantes au sein de sa loge ainsi que dans le Régime Rectifié, il connaît dès 1861 des difficultés matérielles et morales , il s'éloigne alors de la Franc-maçonnerie et tente de trouver de nouvelles lumières dans la religion catholique romaine . La fin de son existence est marquée par de grandes difficultés, il rompt également avec le catholicisme et meurt le 21 février 1876.

Sources :

  • Petit manuel de la Franc-maçonnerie. Fritz Uhlmann.  Ed. de la L.I.F. Bâle 1933
  • La Franc-Maçonnerie à Genève 1736-1986. Michel Demartin. Albert Bernet, Imprimerie ARTYP SA, Genève
  • Histoire de la Franc-maçonnerie à Genève de 1736 à 1900. François Ruchon. Ed. Slatkine, 2004